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Le Parcours: L'Oregon par la côte


Portland (OR) - frontière avec la Californie 552kms 4227metres + 4219metres

Portland

Portland n’est pas la plus grandes des cités américaines est pourtant, elle a tout pour nous impressionner. Un centre-ville avec des gratte-ciels, des voies rapides bondées de monde même hors des heures de pointe, une banlieue étalée au nord, au sud, à l’est et à l’ouest sur des kilomètres et bien entendu des grandes enseignes a perte de vue. Portland a cette réputation d’être « bike friendly ». Le réseau de piste cyclable est en effet bien imaginé à condition de connaitre où sont les longues rues à sens unique sur lesquelles les pistes filent tout droit. A défaut de le savoir en entrant dans la banlieue, nous nous trompons d’itinéraire une première fois pour nous retrouver sur une voie rapide. Nous en ressortons aussi vite que possible et a présent, nous avons un guide. Un local se propose de nous accompagner jusqu’à l’adresse de l’auberge de jeunesse que nous recherchons. Voilà, nous comprenons mieux à présent pourquoi la ville est dite « bike friendly » : les nombreuses personnes qui font du vélo dans la ville sont vraiment « friendly » ! La communauté cycliste nous accueille en héro lorsqu’ils apprennent entre trois coups de pédales et deux douzaines de feux tricolores d’où nous venons. Ceci est très flatteurs, mais les éloges ne nous sèchent pas et ne nous nourrissent pas non plus. Nous nous dépêchons de trouver notre refuge au sec qui d’ailleurs s’appelle le « Friendly Bike Guest house ». On se refait une santé et un atelier de réparation fait le bonheur de Jérémy au sous-sol, le rêve !

Atelier vélo Portland

Lincoln City se trouve a un peu plus de cent cinquante kilomètres de Portland, il nous faudra deux autres jours sur la route, sous la pluie, pour rejoindre la ville côtière. Le trafic en sortie de Portland est à limite du supportable, tout du moins, en ce qui concerne notre expérience. Il faudra distancer la ville de plus de soixante-dix kilomètres pour quitter son intensité. Mais dans ces moments de détresses entre les fous du volant et les perturbations qui jouent maintenant avec nos nerfs, nous n’avons d’yeux que pour l’Océan Pacifique. Là-bas se trouve notre salut. Là-bas se trouve notre trésor, notre raison d’avancer encore et toujours depuis maintenant près de deux mois, temps passé dans le froid et l’humidité d’un automne aux allures d’un hiver saisissant. Là-bas se trouve en effet le soleil et la douceur de la cote ouest américaine. Là-bas, nous allons enfin pouvoir nous soulager de notre équipement de pluie et rouler à notre aise, en t-shirt. Nous arrivons à Lincoln city, sous la pluie.

La dure réalité ne nous affecte que très peu. Nous sommes joyeux et célébrons le temps d'une accalmie sur la plage en marée basse la fermeture d’un chapitre clé de notre voyage. Notre histoire avec le cycle de l’eau depuis le Columbia Icefield jusqu’à l’océan prend fin en effet ici. Nous voilà maintenant rendu sur la route 101, dite PCH pour Pacific Coast Highway. Maintenant, notre cap reprend une routine plein sud et ce ne sont pas les montagnes russes qui nous attendent qui nous feront baisser les bras. Un nouvel objectif se fixe très rapidement : rejoindre San Francisco pour les fêtes de fin d’année avec le meilleur ami de Sophie et sa femme.

Notre motivation est intarissable. Nous avons autant d’énergie qu’un Mike Horn acharné et passionné à faire le tour du monde sur la latitude du cercle polaire arctique en plein hiver (cf. ‘Conquérant de l’impossible’ de Mike Horn). Les milliers de mètres d’élévation cumulée positif témoignent d’un passage côtier aux reliefs très intéressant. C’est un autre phénomène attaché à l’activité volcanique du nord-ouest américain et de la chaine de montagne des Cascades. Ici, comme dans le plateau central de Washington, les coulées de lave ont un jour ravagé un paysage pour en dessiner un nouveau. Mêlé aux épaisses plaques sédimentaires de la plaque nord-américaine qui se découvrent, le basalte n’en finit pas de nous impressionner. Ici, il n’est plus en colonnes mais il est fragmenté, brisé, déchiré par des entrées maritimes puissantes et constantes. C’est un autre spectacle grandiose que la nature nous offre et le privilège de traverser la région au mois de novembre sans autre touristes que nous même est un délice précieux. On se rappellera ces formations rocheuses rongées par les ondes d'eau incessantes créant de véritables cheminées qui crachent dans de longs souffles l’eau de mer, dans les airs, à chaque fois qu’une vague s’abat sur la cote. Incroyable machine qu’est la nature.

Un vent vient du Nord-Ouest nous pousse dans le sens de notre marche. C’est apparemment rare pour la région en hiver. Celui-là de dos vaut déjà de l’or à nos yeux, alors quand au troisième jour, le ciel se découvre pour laisser deux semaines de fenêtre météorologique favorable, nous fonçons jusqu’à la frontière Californienne sous un soleil bien mérité.

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