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Le parcours: La Richardson Highway et l'ALCAN Highway (Alaska - Canada)


Fairbanks (AK) - Junction37 Watson Lake (CA) : 1.365kms

+7986metres -7398metres

Changement de décor dès l’arrivée à Fairbanks. Nous sommes à présent sur le plateau intérieur compressé par les chaines de montagnes des Brooks au Nord et la chaine des Alaskans au Sud. Notre cap change et nous nous dirigeons vers l’Est pour sortir de l’immense Alaska en quête de la frontière terrestre de Beaver Creek et du territoire du Yukon au Canada. Il reste néanmoins 500 kilomètres à pédaler d’ici à la frontière.

Alaskan Range - Alaska

Une partie de plaisir après l’effort considérable développé sur la Dalton. A ceux qui s’arrêtent en voiture ou RV et nous demandent si la route n’est pas monotone, on leur répond « Non ! Bien au contraire » ! La route en a pourtant des allures, elle est tellement plate et droite que notre regard porte jusqu’à 30 kilomètres devant nous pour atteindre ce léger virage à droite. C’est transcendant. Le bitume est propre, neuf, roulant et sans effort nous avalons nos premières étapes a plus de 100 kilomètres. Les bas-côtés sont très larges et le trafic ne nous importe en fait que très peu mis à part ces énormes RVs qui parfois nous frôlent avec la terrible sensation qu’ils pourraient nous écraser comme des moustiques !

Les étapes entre chaque ville restent énormes. Nous ne traversons d’ailleurs que 3 villes entre Fairbanks et Whitehorse : Delta Junction, Tok et Haines Junction. Celles-là ressemblent plus à des croisements de routes et gravel roads sur lesquels ont poussé quelques relais essence et commerces… Autrement dit, même si l’on a quitté la toundra et l’Alaska très reculée, nous sommes toujours en pleine nature et il faut toujours faire de belles réserves de nourritures. Quelques autres commerces sont parsemés le long de la route mais ils restent très rares.

Le Bivouac

Comme d’habitude, afin d’économiser au maximum nos deniers, nous bivouaquons en tente sans grand souci. Ici, pas de barrière ou de propriété privée, chaque lac, rivière, torrent possède l’emplacement parfait pour notre tente. Quand le spot parfait ne vient pas à nous directement, il nous arrive d’utiliser l’application « IOverLander » qui répertorie justement les « wild camping » où d’autres se sont déjà arrêtés et conseillent d’y aller pour la nuit. Une mine de trésors !

Jamais aucun ranger, policier ou conducteur ne s’offusquera de nous voir bivouaquer ici ou là bien au contraire. Là-haut, camper fait partie de la vie de tous les jours et il est tout naturel d’allumer un feu de camp le soir pour se réchauffer et cuisiner.

Le Canada !

La frontière avec le Canada est un peu étrange. D’une part car la tranchée symbolisant la frontière du nord au sud reste incompréhensible… D’autre part car les postes frontières des deux états sont séparés de 29kms exactement. Il faut bien prévoir son étape et ne pas dormir dans le No-Man’s-Land car il est autorisé de circuler mais pas de s’y arrêter. Cette restriction donne d’ailleurs naissance à notre nouveau record de distance parcourue en une journée : 108 kilomètres au compteur.

Les conditions climatiques en août

Beaver Creek est un endroit où en été les averses orageuses sont très fréquentes. Au sud de la vallée du Teslin, les Chaines Alaska sont à portée de main. Un fort vent d’est, chaud, des basses pressions venant du pacifique et l’humidité de la vallée du Tessin traversée par la Tanana River créent des nuages qui nous déversent des tonnes d’eau quand on arrête de jouer au chat et à la souris avec eux. Cela fait partie du jeu, mais cela ne nous empêche pas d’avancer, inexorablement vers notre nouvel objectif, Whitehorse. Le Yukon ressemble beaucoup à l’Alaska à la simple différence qu’il y a encore moins de monde ici. La densité de population est de 0,07 habitants par kilomètre carré.

On se sent encore plus privilégiés quand la nuit, les aurores boréales nous éclairent et que nous sommes les seuls à des kilomètres à la ronde à pouvoir les observer. Un délice.

Nous sommes à la fin du mois d’aout et le vent au Yukon est notre principal ennemi. De face, il nous arrive de donner 6 heures de bataille pour juste 60kms parcouru. Nos rations alimentaires s’amenuisent et les prochains ravitaillements sont à plusieurs jours devant nous. Evans, un jeune homme de 21 ans de Vancouver qui relie Anchorage à sa ville natale roule avec nous durant 3 jours. Sa méthode est simple, lorsqu’il manque de nourriture : il fait les poubelles sur le bord de la route. Dit comme ça, rien de très charmant. Mais nous sommes en Amérique du Nord où le gaspillage alimentaire est HORS NORME ! Evan nous montre ses prises de la journée, on se dit que cela vaut la peine d’ouvrir la benne à ordure pour trouver des cookies tous frais et des pommes intactes ! Des barres chocolat, des fruits, des sandwichs sous plastique même pas expiré etc. Dès le lendemain, à chaque aire de repos que l’on croise, nous partons à la pêche prodigieuse. L’une de nos meilleure prise jusqu’à aujourd’hui représente 2 kilos de pommes fraiches sous plastique (et pas abimées s’il vous plait!), un sac McDonald remplie à raz-bord de barre granola et de cookies frais, des chip, du riz, des pâtes et bien d’autres. Cette chasse du dernier recours devient une habitude au milieu de nulle part en addition aux innombrables baies que nous trouvons en cette saison sur les bords de route et en forêt.

Direction la Stewart - Cassiar Highway

Les collines recommencent à pousser autour de nous, c’est un bon signe, nous avançons. A l’est de Whitehorse, nous traversons pour la dernière fois la rivière du Yukon. Nous basculons de l’autre côté de la « continentale divide » pour la première fois dans la vallée de la Rancheria. Les kilomètres s’enchainent, le bitume de la ALCAN (Alaska-Canada Highway) nous fait avancer de plus en plus vite et sans grandes difficultés, nous parvenons à Watson Lake et la jonction avec la Cassiar highway qui, elle, va plein Sud.

Nous rentrons en Colombie-Britannique en empruntant cette nouvelle route, à l’est de la chaine des « Coast Mountains ». Il fait encore beau en cet fin d’été 2017, notre motivation est à toutes épreuves, nos sacoches sont fraichement remplies de beurre de cacahuètes et de chocolat.

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